ANM - Association nationale des médiateurs



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Semaine de la médiation

1er mars 2024

Nos formations à venir

Notre catalogue des formations de mars et avril 2024

La formation est un élément essentiel pour la professionnalisation des médiateurs. L'ANM se concentre sur la formation continue en privilégiant les formations innovantes.

Voici les prochaines formations à venir :

Dominique RETOURNE,

La troisième écoute, réflexions ludiques et partagées entre médiateurs

le lundi 11 mars 2024, de 9h à 17h

dans les locaux de l'ANM

Sylvie ALLONNEAU,

L'art de gérer la distance en médiation

le vendredi 15 mars 2024, de 9h à 17h

dans les locaux de l'ANM


Genevieve LEFEBVRE et Marthe MARANDOLA,

Le concept de l'ombre - Apprivoiser la face cachée ou mal-aimée de soi


Le samedi 23 mars 2024, de 9h à 17h

En visio

Formation complète !

Gabrielle PLANES,

Améliorer sa performance par l'utilisation des outils et de l'esprit de la médiation

les jeudi 4 et vendredi 5 avril 2024, de 9h à 17h

Dans les locaux de l'ANM

Formation complète !

Laure SINGLA,

La Médiation environnementale / Initiation

Les jeudi 4 et vendredi 5 avril 2024, de 9h à 17h

En visio

Céline KAPRAL,

La médiation au service de la RSE

le lundi 8 avril 2024, de 9h à 17h

En visio

Consulter nos formations continues :

en Présentiel : au siège de l'ANM à Vincennes

à Distance

Pour consulter les groupes d'Analyse de Pratiques (AP) :

Consulter nos groupes d'AP
Association nationale des médiateurs

21 décembre 2023

Retour sur la journée du 28 novembre à Antibes

L'ANM était représentée par :

  • Claude Pélissier Perrin, en qualité de référente ANM pour le TA de Nice
  • Amance Perrot, en qualité d'administratrice de la Commission médiation administrative de l'ANM Paca
  • Mahé Gaucherot, en qualité de co-déléguée de l'ANM Paca
Association nationale des médiateurs

18 octobre 2023

Lancement du Cycle de conférences dédié à la justice amiable

La politique de l'amiable est désormais bien engagée ! Le lancement du Cycle de conférences dédié à la justice amiable marque un pas supplémentaire dans la diffusion de la médiation, et des idéaux qu'elle véhicule.

L'Association Nationale des Médiateurs tient à remercier les ambassadeurs de l'amiable, à savoir Valérie Delnaud, Béatrice Rivail, Fabrice Vert, Carine Denoit-Benteux, Hirbod Dehghani-Azar, Romain CARAYOL, Natalie Fricero, Valérie Lasserre, et Soraya Amrani Mekki, pour la richesse de leurs échanges et leur écoute des préoccupations des conciliateurs, médiateurs et des avocats.

Le rôle essentiel du conseil national de la médiation, présidé par Frédérique Agostini, doit aussi être salué en ce qu'il permettra d'accompagner et d'améliorer le développement de la médiation.

Le Ministère de la Justice, en la personne du Garde des sceaux, a formulé des propositions fortes et attendues, dont les médiateurs suivront avec attention le déploiement.

Les acteurs de l'amiable, dans la droite lignée de ses premiers "pionniers", tels que les a cité Romain CARAYOL, véhiculeront toujours les valeurs d'écoute, de partage, de confiance mutuelle et de paix sociale que permet la voie de l'amiable, essentielle en ces temps bien trop troublés.

13 octobre 2023

Webinaire ANM : la médiation volontaire ou obligatoire ?

Le vendredi 13 octobre 2023, de 15h00 à 17h00, animé par Marie-Claire Belleau.

L'idée d'imposer la médiation s'avère une contradiction puisque, traditionnellement, ce mode de résolution de conflit repose sur la volonté et l'autonomie des parties qui doivent choisir de leur plein gré de s'y soumettre et d'y participer de bonne foi.

Toutefois, laisser la décision de procéder par la médiation aux protagonistes qui en font le choix connait ses limites.  En effet, la médiation demeure un procédé de prévention et de règlement des différends méconnu tant chez les intervenant(e)s que chez les citoyen.ne.s.

Le procès judiciaire reste le seul recours auxquels les personnes aux prises avec un conflit savent se référer. Dans ce contexte, les expert(e)s ont progressivement changé de point de vue en privilégiant une approche qui oblige au minimum la considération des différents modes d'intervention en situation de conflits et au maximum la tentative de s'entendre à l'aide de l'accompagnement d'un(e) tiers indépendant(e) et impartial(e) comme un(e) médiateur.rice.

Le Wébinaire se fonde sur une recherche de droit comparé réalisée au Québec portant sur l'analyse de différents programmes de médiation issus d'environ 28 pays. Elle vise à ouvrir le débat au sujet de l'intérêt de rendre ou non contraignant le recours à la médiation.

Elle présente les nombreuses modalités d'imposition de la médiation dans une diversité de domaines.

Vous pouvez assister au webinaire sans inscritpion. L'inscription est obligatoire si vous souhaitez que votre participation soit prise en compte.

Nous vous souhaitons à tous une très belle séance !

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Retours aléatoires sur la Lettre…
Marielle Planel présente son mémoire

Dirigeant e(s)t Médiateur

Pourquoi ce choix ?

Juriste depuis plus de 25 ans, Dirigeant et Administrateur d'entreprises, j'accompagne les Dirigeants d'entreprise dans différents secteurs d'activité en entreprise multinationale et multiculturelle, comme en entreprise familiale à taille humaine. J'ai ainsi connu une même posture adaptée et réadaptée aux différents environnements ; du Cabinet d'Avocats international (PwC) au Cabinet Notarial, de la Construction Immobilière à l'Industrie de la Métallurgie, du Secteur de l'Industrie de la Santé à la Distribution spécialisée (réseau de magasins). Tout ceci peut sembler formidable et pourtant !…


Une expérience professionnelle dans le domaine de la distribution, en qualité de Directrice d'Enseigne et Juridique, m'a amené à connaître une rupture brutale des approvisionnements sans délai de préavis, et ainsi la posture particulière du Dirigeant notamment en période de crise.

  • Dans la relation inter-entreprises Fournisseur-Distributeur, la médiation aurait pu éviter le pire... qui a suivi... Aucun des valeureux conseillers du Dirigeant, ni moi-même, n'a pensé à saisir un Médiateur tiers ! Le Dirigeant fondateur estimait être en mesure de régler seul le différend avec ce Fournisseur de plus de 25 années de relations commerciales et de plus, amicales. Il est le Dirigeant et c'est bien lui qui décide.
  • Pour la gestion des conséquences ; réclamations, plaintes, colères et agressivités de plus de 1000 clients ayant versé un acompte et en attente de livraison, j'ai sollicité l'accompagnement des DDPP pour ouvrir des cellules de crise pour les 30 magasins. J'ai ainsi établi un itinéraire, un processus adapté. C'est là que j'ai connu et reconnu les bienfaits de la médiation, de la roue de Fiutak !

Aujourd'hui Médiateur professionnel, diplômée des DU1 et DU2 de l'Ifomène, je suis dirigeante d'entreprise, fondateur du Centre Médiation Active situé à Valence, avec des antennes à Lyon et Paris, spécialisé dans la médiation d'entreprise.

J'ai choisi de rédiger ce Mémoire pour établir l'état des lieux des besoins et des résistances. En perspective du développement du Centre Médiation Active, cette étape me paraissait nécessaire pour comprendre pourquoi la médiation est encore aujourd'hui en France un processus peu ou pas connu des Dirigeants d'entreprise.

Problématique

Pourquoi le Dirigeant, soucieux de régler par lui-même les conflits interpersonnels de son équipe, n'est pas toujours disposé à faire entrer le Médiateur dans son arène, l'entreprise ?

Grâce à différents sondages et rencontres auprès de Dirigeants locaux, il est possible de comprendre ce que les Dirigeants connaissent et reconnaissent de la médiation, quels sont leurs perceptions, leurs freins, et quels sont les leviers positifs au développement de la médiation en entreprise.

Les enjeux, les besoins et les résistances

La relation « Dirigeant e(s)t Médiateur » interpelle tant sur leurs cadres de référence, que sur les enjeux d'une relation à construire.

C'est à travers leurs convergences, les différences, leurs valeurs que sont la Confiance, le Respect, la Confidentialité, leurs besoins de construire, de communiquer et de s'adapter, et leurs intérêts à travers leurs responsabilités, leur légitimité, et leur liberté, que peuvent se construire des reconnaissances mutuelles.

Les enjeux d'un rapprochement nécessaire pour développer la médiation en entreprise via un Centre de Médiation ; c'est identifier les pratiques éprouvées par d'autres Médiateurs (Forum Médiation 21), c'est aussi rencontrer les Dirigeants. Lorsqu'un Médiateur se présente à eux, il est aussi utile de tirer les résultats d'un sondage réalisé auprès de Dirigeants préalablement informés à la médiation, comme il est intéressant d'analyser les résultats d'un sondage auprès de Dirigeants n'ayant pas reçus d'information préalable à la médiation pour lever le voile sur les résistances.

Pour le développement de la médiation en entreprise et du Centre de Médiation, il apparait prioritaire de sensibiliser, former et communiquer, à la prévention comme à la gestion des différends, et de travailler en partenariat avec les prescripteurs (services de santé au travail, psychologues du travail, I.R.P., Dirigeants) en lien direct avec les besoins de médiation interpersonnelle au sein des entreprises locales.

Des freins existent et sont persévérants. Prendre conscience des résistances organisationnelles, culturelles et humaines, c'est aussi mieux repérer les leviers adaptés ; institutionnels et humains, la Loi cadre, la Jurisprudence précise, les leviers Macro-économiques.

Nous pouvons retenir qu'il s'agit bien d'une relation humaine entre le Dirigeant et le Médiateur.

Bien qu'il soit, par sa posture, le premier capable de gérer un différend interpersonnel au sein de son équipe, il est constaté que lorsque le Dirigeant est informé et sensibilité au processus de médiation, il peut lui accorder sa confiance et la posture du Médiateur n'est plus pour lui une perte de pouvoir.

Phrases clés

C'est réellement le manque d'information et le déficit d'usage de la médiation qui font défaut aujourd'hui au développement de la prévention comme au traitement des différends par la médiation.

Le conflit est un blocage des mécanismes normaux de la prise de décision.
Si l'on accepte l'idée qu'il ne s'agit pas de convaincre à tout prix, le premier risque principal serait de ne pas savoir convaincre par défaut de méthode alors que la médiation aurait pu être bénéfique. Le second serait à contrario de réussir à convaincre un Dirigeant, en quelque sorte par excès de talent, alors qu'une autre voie aurait été préférable.

Les Dirigeants connaissent ce qu'ils pratiquent et pratiquent ce qu'ils connaissent.

Que retenir et que conclure ?

Dans la première partie du mémoire, un parallèle, étayé par des exemples concrets, a été établi entre médiateur et dirigeant en relevant les points de convergence et les inévitables limites dues à la différence des rôles et des objectifs.

Ainsi, l'écart paradoxal qui existe entre un intérêt croissant pour la médiation et la difficulté et la lenteur du passage à l'acte, a été relevé.

Un inventaire des moyens pour y remédier aussi bien par des actions de sensibilisation que par la promotion de processus collaboratifs, a été dressé.

La deuxième partie fait un inventaire des conditions nécessaires à une convergence fructueuse des deux approches.

Les difficultés rencontrées dans la prise de conscience des conflits, de l'importance majeure du vocabulaire et de la qualification des différends a été analysée. Elle a débouché sur une étude des résistances rencontrées et des leviers existants pour susciter de l'intérêt vis-à-vis d'une expérience de médiation dans un climat de confiance.

Les leviers, notamment macro-économiques, auxquels les dirigeants sont sensibles, sont relevés.

La conclusion souligne qu'au-delà des progrès faits dans la voie d'une relative « institutionnalisation » de la médiation, c'est par un professionnalisme sans complaisance qu'elle établira le climat de confiance nécessaire à son rayonnement.

Marielle Planel, Adhérente, Mémoire de DU2 présenté à l'Ifomene

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5 juin 2017
Formations

Prochaines formations


La Médiation environnementale / Initiation

Formateur(s) : Laure SINGLA

Améliorer sa performance par l'utilisation des outils et de l'esprit de la médiation

Formateur(s) : Gabrielle PLANÈS

La médiation au service de la RSE

Formateur(s) : Céline KAPRAL

Les relations entre le juge administratif et le médiateur: mode d'emploi

Formateur(s) : Elsa COSTA

La créativité du médiateur

Formateur(s) : Elsa COSTA

ATELIER DE CO-VISION

Formateur(s) : Maryvonne HENRY

Chers adhérentes, chers adhérents,

Vous n'avez pas pu adhérer au Pack ou vous avez besoin de suivre d'avantage de formation, nous vous proposons si vous suivez au moins 3 jours de formation d'ici la fin de l'année 2022 nous vous offrons la possibilité de paiement échelonnés par prélèvement automatique à la fréquence de votre choix (le dernier paiement devra intervenir avant la fin de l'année).

L'ANM vous propose des Formations à distance.
Et une formation en présentielle à Paris, en cliquant sur ce lien


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Nos formations passées :
Nous pouvons reprogrammer, sous réserve d'un nombre de participants suffisant, nos formations ayant déjà eu lieux :

  • Bâtir une stratégie commerciale efficace pour développer son activité de médiation par Dominique HIBON. -> Consulter le programme. Formation en présentiel, sur Paris.

  • L'ANC, une approche innovante de l'Etre Humain et de son Environnement par Marie-Anne SAULE. -> Consulter le programme. Formation en présentiel, sur Lyon.


  • MODULE ANALYSE DE PRATIQUE EN MEDIATION ADMINISTRATIVE par Laure SINGLA.

  • Comment passer des techniques à l'art de la médiation ? par VALLIÈRES Céline.





  • La médiation au service du dialogue social en entreprise par Aurelie MARLOIE et Améline MOREAU. -> Consulter le programme.

  • MEDIATION DE LA CONSOMMATION : Son droit et sa conduite par Catherine LELOUCH-KAMMOUN, Danièle AGUANNO-PROMONET et Georges POTRIQUET. -> Consulter le programme.


  • LA PRATIQUE DE LA COMEDIATION par Léonore COUSIN.

  • L'EMOTION EST UN PROCESSUS par Jean-édouard ROBIOU DU PONT.

  • ENTRE ANTAGONISME ET COLLABORATION par Linda BÉRUBÉ, depuis le Québec.


  • INITIATION A LA MEDIATION A L'USAGE DES PROFESSIONNELS DE JUSTICE (Magistrats - Greffiers - Avocats -Huissiers - Experts) par Nicole BERNARD, Catherine EMMANUEL, Didier MORFOISSE, Gabrielle PLANÈS et Laure SINGLA.

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Textes de référence

Lettre d'information bimensuelle de l'ANM n°109

15 janvier 2024
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Actualités

Référentiel de sélection des médiateurs à l'usage des juridictions administratives

Souhaitant s'assurer des qualités professionnelles des médiateurs désignés par les juridictions administratives, le Conseil d'Etat a réuni un groupe de travail pour réfléchir aux critères de sélection des médiateurs intervenant dans les litiges publics.

L'ANM a été représentée au sein de ce groupe de réflexion par Bertrand Maréchaux et Elsa Costa.

Trois orientations ont été retenues:

  • Le médiateur administratif doit avoir reçu une formation à la médiation. Le Conseil d'État dresse une liste non exhaustive des principales formations à la médiation.
  • Le médiateur administratif doit avoir une connaissance ou, du moins, être familier des spécificités du contentieux administratif. Cela implique une expérience en matière administrative ou une formation complémentaire de spécialisation.
  • Les magistrats prescripteurs de médiations restent maîtres de leurs choix et peuvent aussi bien désigner des personnes physiques que des personnes morales même s'ils sont encouragés à privilégier le médiateur "personne morale".

29 novembre 2022

Médiateur mis en place dans l'entreprise? Intérêt, enjeux et modalités de la médiation, par Valerie LASSERRE

28 novembre 2022

«La France est-elle une puissance médiatrice ?»

Par Tribune collective
Publié le 11/11/2022 à 11:11

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'ambition affichée par le président de la République de faire de notre pays une «puissance médiatrice» se heurte à la conception très verticale de la diplomatie française, estiment les signataires de ce texte collectif, parmi lesquels le député Frédéric Petit, d'anciens ambassadeurs et diplomates.

En août 2018, le président français Emmanuel Macron évoquait devant les ambassadeurs de France réunis à Paris, son ambition de faire de la France «une puissance médiatrice». En France, les affaires du monde sont traditionnellement une prérogative de l'État et une fonction régalienne, voire un domaine réservé du président. Vus depuis Paris, les conflits se règlent essentiellement par la diplomatie et la coopération internationale. Dans cette conception/tradition, très verticale, il ne reste guère de place pour d'autres formes de médiation impulsées par les acteurs non étatiques de la résolution des conflits. Pourtant, dans un contexte international caractérisé par la multiplicité et la diversité des acteurs, la diplomatie de la paix gagnerait à ne plus être la seule exclusivité des États.

Les ONG de médiation mènent ce travail de facilitation des discussions à l'heure même où les diplomaties étatiques n'ont plus toujours, seules, la capacité de le faire, et que les organisations multilatérales montrent leurs limites.
Les signataires

Il est vrai que les conflits ont profondément évolué depuis ces vingt dernières années : insurrections djihadistes, guerre contre le terrorisme, conflits asymétriques, guerre informationnelle, retour de la guerre de haute intensité en Europe. Rares sont les périodes de l'histoire ayant connu une telle variété et complexité de conflits. Ces nouvelles conflictualités impliquent également de nouveaux acteurs. Il s'agit autant de ceux qui tiennent les armes que celles et ceux qui les subissent : communautés, groupes armés djihadistes, sociétés militaires privées, populations civiles, etc. L'irruption de ces acteurs non étatiques ne change pas seulement le visage de la guerre mais bouleverse la nature même des conflits et contribue surtout à déstabiliser profondément les sociétés.

Ces bouleversements de la guerre et de ses acteurs ont fait également émerger depuis une vingtaine d'années de nouveaux modes de résolution des conflits et de faiseurs de paix : la médiation, portée par des personnalités et des ONG.

La majorité des ONG de résolution des conflits intervient au niveau communautaire, en facilitant des réconciliations locales. Un nombre plus réduit d'ONG intervient à des niveaux plus politiques. Elles facilitent des accords entre groupes armés et gouvernements, entre mouvements d'opposition et pouvoir en place, etc. Les ONG de médiation mènent ce travail de facilitation des discussions à l'heure même où les diplomaties étatiques n'ont plus toujours, seules, la capacité de le faire, et que les organisations multilatérales montrent leurs limites.

Les ONG sont légitimes et utiles, alors même que les Nations unies sont contraintes à un certain immobilisme, prises dans les feux croisés des membres du Conseil de sécurité.
Les signataires

Les ONG de médiation sont toutefois suspectées de mener une diplomatie privée pour le compte d'intérêts politiques ou économiques cachés. Cette suspicion, liée à leur nécessaire indépendance, est particulièrement développée en France où l'intérêt du pays ne saurait être défendu par d'autres que des agents de l'État. Pourtant, les ONG de médiation sont principalement financées par des États qui ont fait de la paix et de la médiation une stratégie internationale et une marque de fabrique de leur diplomatie : Norvège, Suisse, Suède, Union européenne, etc. Ces diplomaties intègrent les actions menées par ces acteurs non étatiques, indépendants, transparents, aux méthodologies efficaces et basée sur une déontologie claire. Récipiendaires de financements publics, ces ONG rendent des comptes et sont astreints à des audits et des évaluations tout en défendant l'indépendance de leur action.

Elles ne font en réalité que mettre en pratique «l'obligation de règlement pacifique» prévue au chapitre 6 de la Charte des Nations unies, à l'instar des ONG des droits humains ou de développement qui se réfèrent aux droits universellement reconnus. Quel être humain devrait être privé de son droit à la paix ? Les ONG sont légitimes et utiles, alors même que les Nations unies sont contraintes à un certain immobilisme, prises dans les feux croisés des membres du Conseil de sécurité. Les diplomates eux-mêmes ne peuvent plus se déplacer librement en raison de l'insécurité. Dans ces circonstances, qui peut encore aller à la rencontre des membres des groupes armés et des acteurs de l'instabilité souvent considérés comme infréquentables ? Qui peut encore convier autour de la table tous les acteurs d'une crise, si ce ne sont les tiers indépendants que sont les médiateurs et les médiatrices des ONG ?

De nombreux États européens ont déjà amorcé cette approche consistant à intégrer les ONG de médiation dans leurs stratégies d'action en faveur de la paix. En France, l'intégration des acteurs non étatiques de résolution des conflits en reste pour l'heure à ses prémices. Ils agissent le plus souvent, à l'instar des organismes humanitaires, comme des prestataires de services aux populations confrontées aux crises.

Il est temps de structurer une capacité française de médiation autour de partenariats dynamiques entre diplomatie, ONG de médiation, élus et acteurs des sociétés civiles.
Les signataires

La loi du 4 août 2021 de programmation relative au développement solidaire et certains acteurs tentent de faire de «l'équipe France» une réalité sur le terrain. Toutefois, la marge de progression demeure immense. Ainsi, la diplomatie parlementaire peut constituer une force qui demeure embryonnaire et trop souvent limitée à des initiatives individuelles. Les parlementaires à l'instar des ONG ou de la coopération décentralisée, pourraient constituer des acteurs importants et influents du soft power français, forts de leur légitimité, expertise, et des liens de confiance noués loin des relations de pouvoir, souvent dans la longue durée.

Il est temps de structurer une capacité française de médiation autour de partenariats dynamiques entre diplomatie, ONG de médiation, élus et acteurs des sociétés civiles. Cela permettrait de constituer des pôles de réflexion, d'outils et d'acteurs qui puissent s'articuler ensemble et se coordonner plutôt que de s'opposer ou de s'ignorer. Ensemble, ils pourraient offrir une autre image de notre pays, lorsque la France est sollicitée ou en capacité d'agir. Plus qu'une puissance médiatrice, elle démontrerait une capacité à écouter, à accompagner et à soutenir l'autonomisation des acteurs et leur volonté de se responsabiliser. La France serait peut-être dès lors moins dans l'affirmation de sa puissance mais serait sans aucun doute mieux acceptée et bienvenue.

Signataires :
Gabrielle Planès, médiatrice, présidente de Promediation et de l'Institut de la médiation dans l'espace francophone (IMEF), Présidente d'Honneur de l'Association nationale des médiateurs (ANM)
Frédéric Petit, député MoDem des Français de l'étranger de la VIIe circonscription
Pierre Béliveau, Médiateur, directeur de l'Institut de la médiation dans l'espace francophone (IMEF).
Hugo Sada, ancien diplomate
Éric Blanchot, directeur général de Promediation
Christian Connan, ancien ambassadeur
Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre des Affaires étrangères de Mauritanie et ancien représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest





Lien vers l'article du Figaro

15 novembre 2022