28 novembre 2023
Notre catalogue de formations pour la fin de l'année 2023 :
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30 octobre 2023
Les 30 ans de l'ANM
Save the date
Les inscriptions aux 30 ans de l'ANM, célébrés à la Bellevilloise le 17 novembre prochain, seront clôturées le 6 novembre...!
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Chères toutes et tous,
Ça y est, notre ANM a 30 ans !
L'âge de la maturité, de la vitalité, de la responsabilité. Parmi les plus anciennes associations de médiateurs, l'ANM incarne la diversité de la médiation et souhaite toujours agrandir son champ des possibles. Ainsi,
le 17 novembre prochain à la Bellevilloise, de 09h à 18h
https://www.labellevilloise.com/
Nous vous proposons une journée à son image.
Intitulée « De la pluralité des voix à l'harmonie : l'écologie de la relation », notre journée d'anniversaire célébrera cette diversité avec des intervenants provenant d'horizons multiples, régional, national, international. A notre image.
Ce sera une journée festive, légère et cependant, profonde et rigoureuse. Pour progresser ensemble, conformément à notre éthique de médiatrices et de médiateurs.
Ce sera le kairos, le moment opportun pour faire émerger du passé l'énergie nécessaire à nous projeter dans les 30 ans à venir. Créer et recréer des liens entre tous. Nous revoir, nous rencontrer, écouter, échanger, partager… nous ressourcer pour continuer à transmettre notre savoir-être et nos valeurs.
Sous le signe de l'innovation mais aussi de la continuité, de la créativité mais aussi de l'authenticité, la parole de chacun - qu'il soit d'accord ou pas d'accord - sera entendue.
Retrouvons-nous pour célébrer nos 30 ans. Comme le dit l'adage : seul, on va plus vite; ensemble, on va plus loin.
Nous vous y attendons, nombreux et passionnés.
L'équipe événementielle de l'ANM
Programme de la journée |
Lien d'inscription |
Attention, une prise en charge n'est pas possible pour cet évènement
18 octobre 2023
Le lancement du Cycle de conférences dédié à la justice amiable
La politique de l'amiable est désormais bien engagée ! Le lancement du Cycle de conférences dédié à la justice amiable marque un pas supplémentaire dans la diffusion de la médiation, et des idéaux qu'elle véhicule.
L'Association Nationale des Médiateurs tient à remercier les ambassadeurs de l'amiable, à savoir Valérie Delnaud, Béatrice Rivail, Fabrice Vert, Carine Denoit-Benteux, Hirbod Dehghani-Azar, Romain CARAYOL, Natalie Fricero, Valérie Lasserre, et Soraya Amrani Mekki, pour la richesse de leurs échanges et leur écoute des préoccupations des conciliateurs, médiateurs et des avocats.
Le rôle essentiel du conseil national de la médiation, présidé par Frédérique Agostini, doit aussi être salué en ce qu'il permettra d'accompagner et d'améliorer le développement de la médiation.
Le Ministère de la Justice, en la personne du Garde des sceaux, a formulé des propositions fortes et attendues, dont les médiateurs suivront avec attention le déploiement.
Les acteurs de l'amiable, dans la droite lignée de ses premiers "pionniers", tels que les a cité Romain CARAYOL, véhiculeront toujours les valeurs d'écoute, de partage, de confiance mutuelle et de paix sociale que permet la voie de l'amiable, essentielle en ces temps bien trop troublés.
13 octobre 2023
Webinaire ANM : la médiation volontaire ou obligatoire ?
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Marie Claire Belleau, Webinaire ANM : La médiation volontaire ou obligatoire ? Le vendredi 13 octobre 2023, de 15h00 à 17h00 L'idée d'imposer la médiation s'avère une contradiction puisque, traditionnellement, ce mode de résolution de conflit repose sur la volonté et l'autonomie des parties qui doivent choisir de leur plein gré de s'y soumettre et d'y participer de bonne foi. Toutefois, laisser la décision de procéder par la médiation aux protagonistes qui en font le choix connait ses limites. En effet, la médiation demeure un procédé de prévention et de règlement des différends méconnu tant chez les intervenant(e)s que chez les citoyen.ne.s. Le procès judiciaire reste le seul recours auxquels les personnes aux prises avec un conflit savent se référer. Dans ce contexte, les expert(e)s ont progressivement changé de point de vue en privilégiant une approche qui oblige au minimum la considération des différents modes d'intervention en situation de conflits et au maximum la tentative de s'entendre à l'aide de l'accompagnement d'un(e) tiers indépendant(e) et impartial(e) comme un(e) médiateur.rice. Le Wébinaire se fonde sur une recherche de droit comparé réalisée au Québec portant sur l'analyse de différents programmes de médiation issus d'environ 28 pays. Elle vise à ouvrir le débat au sujet de l'intérêt de rendre ou non contraignant le recours à la médiation. Elle présente les nombreuses modalités d'imposition de la médiation dans une diversité de domaines. |
Vous pouvez assister au webinaire sans inscritpion. L'inscription est obligatoire si vous souhaitez que votre participation soit prise en compte .
Nous vous souhaitons à tous une très belle séance !
L'équipe de l'ANM,
AMORIFE International en mouvement
Les origines
Plus de dix années d'évolution pour AMORIFE International depuis sa naissance en 2006, année où deux jeunes médiateurs, Christine LORENZINI, directrice du service de médiations à Monaco, et Claudio JACOB, médiateur pénal à Marseille, fondent une association Loi 1901, reconnue d'utilité publique et non soumise à la TVA. Ils sont tous deux médiateurs familiaux et deviendront médiateurs familiaux internationaux en 2006 après une formation spécifique à l'IUKB de Sion, dans le Valais en Suisse (Institut Universitaire Kurt Bösch rattaché maintenant à l'Université de Genève). Ils obtiennent le CEMFI, Certificat Européen en Médiation Familiale Internationale, formation organisée par Jocelyne DAHAN, Agnès VAN KOTE et Jean-Pierre BONAFÉ SCHMITT. Cette nouvelle formation est née suite au premier regroupement des étudiants au Master Européen en Médiation Internationale à l'automne 2004 avec l'organisation d'un symposium sur la médiation internationale au sein de l'IUKB, suivi de la 5ème Conférence Internationale du Forum Mondial de la médiation (WMF) qui s'est déroulée à Crans-Montana du 9 au 11 septembre 2005 et au cours de laquelle Claudio JACOB animait un atelier. Le Forum Mondial de la Médiation reste très actif et organise sa prochaine Conférence à Saint-Sauveur (Basses Laurentides) au Québec du 17 au 19 mai 2017.
Signification, Symbolisme et Philosophie
AMORIFE International fut donc créée initialement pour faciliter l'exercice de la médiation familiale internationale. C'est un acronyme qui signifie aujourd'hui : Analyses, Médiations, Organisations, Recherches, Innovations, Formations, Echanges. Acronyme auquel l'adjectif « International » a été associé pour ne pas se limiter aux actions locales et nationales.
Le logo a été créé par Stephen BECIGNEUL, designer à Monaco et Paris. Sa signification symbolique est la suivante :
D'abord le gris, synonyme de brouillard, tristesse, conflit, qui semble s'enliser vers le sol ; puis le rouge, synonyme d'explosion, de volcan en ébullition, de blessure qui saigne ; enfin le jaune qui monte, en partant du gris, éclaboussé par le rouge, pour se hisser au-dessus comme une lumière, un espoir, une naissance, un questionnement positif. La forme triangulaire non rigide pour rappeler l'espace ternaire de la médiation, le mouvement de la vie. Une finalité philosophique : que le devenir se construit sur des bases explorées en toute authenticité, après une confrontation avec la réalité, pour construire un avenir d'éco-citoyenneté où chacun peut redevenir acteur de sa propre existence au sein d'une société qui ne cesse d'évoluer. Avec la conscience que tout est relié et que la paix n'apporte pas seulement la sérénité chez l'être humain, mais embellit le monde dans son ensemble, grâce à l'ouverture, la tolérance, le partage, vers un esprit humaniste, universaliste, de fraternité et de liberté dans l'équité entre les personnes.
Les activités associatives
Au cours de ses dix années d'existence associative, AMORIFE International a bénéficié du soutien des pionniers de la médiation familiale en France et au Québec, elle a réussi à diversifier son activité, a su évoluer sans parti-pris, si ce n'est celui de la devise française : Liberté, Égalité, Fraternité. La Suisse ayant abandonné le CEMFI l'association l'a repris sous une nouvelle appellation à la demande de Jocelyne DAHAN. Le DEMFI, Diplôme Européen en Médiation Familiale Internationale, est né. Le FORUM EUROPÉEN, créé par l'APMF (Association Pour la Médiation familiale) et des médiateurs européens dans les années 90 est intégré au sein d'AMORIFE International avec l'aide d'Annette MOUTTET-SAUTHIER, Claudio JACOB lui ayant succédé à la Présidence avec João GUERREIRO, avocat et médiateur au Portugal, Vice-Président. Il labellise les formations en médiations familiales au niveau européen en garantissant une nomenclature qualitative de base de 200 heures de formation. Il évolue en s'intitulant FORUM EUROPÉEN DES MÉDIATIONS et s'ouvre aux formations en médiation généraliste. La réputation de l'Association s'étend et l'IRTS de Franche-Comté (Institut Régional du Travail Social) demande son aide pour le lancement du diplôme d'état de médiateur familial en 2004. Après Claudio JACOB, Pierre GRAND devient Président d'AMORIFE International. Tous deux ont su lui influer, avec l'aide de tous les membres et bénévoles, un esprit indépendant, équitable, démocratique. Ils ont apporté une rigueur dans l'organisation, soutenu la richesse des différences dans le respect de la laïcité. Le Ministère de la Justice Française a choisi l'Association pour représenter la France lors d'une étude européenne sur la médiation et la formation en médiation, étude dirigée par le Ministère de la Justice Hongroise avec ses homologues Allemands et Français en 2014 et 2015. L'Association grandit, cherche une nouvelle voie pour répondre à ses aspirations sans perdre son âme, assume sa maturité et ses flirts avec le monde entrepreneurial. Fidèle à ses idées philosophiques, elle trouve la solution.
La transformation en entreprise
Le 1er janvier 2016, délaissant ses habits associatifs, AMORIFE International devient SCIC, Société Coopérative d'Intérêt Collectif, sous la forme d'une SARL à capital variable, (une SCIC peut être organisée dans une SA (Société Anonyme) ou une SARL (Société à Responsabilité Limitée), dans ce second cas le capital social peut être variable ou fixe et l'entreprise est dirigée par une gérance. Le statut SCIC implique un objet social utile pour le territoire où elle s'implante, et, surtout, limite fortement le côté « libéral » d'une entreprise traditionnelle dont l'exercice comptable est principalement axé sur le profit. Ici l'intérêt public prime sur les bénéfices et il n'y a pas d'actionnaires pouvant imposer une idéologie parfois contraire aux intérêts humains.
Cette nouvelle appellation permet à la Société de conserver ses actes de naissance et d'évolution depuis 2006, son numéro de SIREN devient le numéro Kbis avec son inscription auprès du Registre du Commerce et des Sociétés. Seul son numéro de SIRET est modifié ainsi que son inscription auprès de l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) avec un changement de catégorie juridique et un nouveau numéro d'APE (Activité Principale Exercée). La formation continue, l'analyse des pratiques professionnelles et la supervision sont devenues ses principales activités suivies par les médiations judiciaires et conventionnelles dans des champs aussi variés que la famille, l'entreprise, le travail, l'école, la santé... La mise en place de groupes de paroles pour enfants, adolescents et adultes devrait voir le jour prochainement en fonction de la réponse apportée à notre demande d'aide financière auprès des pouvoirs publics. Son partenariat avec l'IRTS de Franche-Comté à Besançon a été renouvelé pour le DEMF (Diplôme d'État de Médiateur Familial), le même Institut poursuit son soutien auprès de la nouvelle Société pour le DEMFI. Les Tribunaux de Grande Instance continuent de solliciter AMORIFE International et les coopérations installées avant la transformation se poursuivent en toute sérénité.
Les Membres ont laissé la place à des Associés. Ils sont 12 à avoir contribué au capital social et à sa création. La nouvelle Société, grâce à sa dénomination SCIC, label donné par la Préfecture et revisité tous les 5 ans, reste fidèle à ses valeurs de base : un associé = une voix quel que soit le montant apporté dans le capital social. L'argent investi peut être récupéré sans intérêt si un associé veut quitter la Société. La société coopérative d'intérêt collectif peut admettre comme sociétaire des collectivités territoriales, publiques ou privées. Cependant cette faculté est encadrée par la loi de manière précise. Les collectivités territoriales et leurs groupements ne peuvent détenir ensemble plus de 20 % du capital d'une société coopérative d'intérêt collectif, afin d'éviter la création d'une société coopérative d'intérêt collectif composée uniquement d'acteurs institutionnels qui pourrait constituer, de fait, une nouvelle forme de société d'économie mixte. Les collectivités territoriales peuvent accorder des subventions aux sociétés coopératives d'intérêt collectif, en vue de participer à leur développement. La comptabilité est assurée par un Cabinet d'experts comptables. Les excédents doivent impérativement respecter certaines règles et notamment : 15% sont affectés à la réserve légale et 50% au minimum des sommes disponibles après la dotation à la réserve légale sont affectés à une réserve statutaire. Les intérêts liés au placement du capital social sont réinvestis dans le capital. Ainsi ces dispositions empêchent la mainmise d'actionnaires sur la coopérative et l'oblige à innover et réinvestir pour le bien commun de l'ensemble des associés et de l'entreprise.
Les associés ont désigné Claudio JACOB comme Gérant pour six ans. Cette fonction ne donne pas droit à des faveurs particulières. La coopérative est composée de trois collèges de vote, aucun collège ne pouvant dépasser 50% de droit de vote. Les nouveaux Statuts sont beaucoup plus imposant qu'auparavant, ils sont visibles sur le site internet de la SCIC tout comme son règlement intérieur et sa Charte Éthique.
Conclusion
La création de la Société, après une longue expérience dans le monde associatif, a été l'objet d'une évaluation qui nous a montré la limite du caractère associatif alors que la médiation se développe majoritairement en dehors de ce système. La médiation est une nouvelle liberté publique, elle est devenue incontournable dans la vie citoyenne et dépasse largement le monde associatif. Le fondement même de la SCIC correspond bien à cette ouverture avec ce caractère d'universalité. AMORIFE International est la première Société en France à expérimenter cette nouvelle créativité. La France évolue vers une mondialisation des échanges et cette mondialisation doit favoriser les pensées novatrices, l'acceptation des différences, la rencontre des recherches nationales, pour établir, in fine, des droits démocratiques universels et une tolérance dans le respect des cultures de chacun au sein d'une seule et même valeur : la laïcité.
C'est avec cette logique qu'AMORIFE International SCIC est devenue adhérente de l'ANM et de la FFCM, Fédération Française des Centres de Médiation.
Claudio Jacob, Gérant, avec l'appui de Pierre Grand, Associé
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Formateur(s) : Beatrice FOENIX-RIOU, Asuncion VALDERRAMA
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- L'ANC, une approche innovante de l'Etre Humain et de son Environnement par Marie-Anne SAULE. -> Consulter le programme. Formation en présentiel, sur Lyon.
- LES PERSONNALITES DITES "DIFFICILES" EN MEDIATION par Léonore COUSIN. -> Consulter le programme.
- MODULE ANALYSE DE PRATIQUE EN MEDIATION ADMINISTRATIVE par Laure SINGLA.
- Comment passer des techniques à l'art de la médiation ? par VALLIÈRES Céline.
- L'ART DE GERER LA DISTANCE EN MEDIATION par Sylvie ALLONNEAU. -> Consulter le programme.
- MODULE ANALYSE DE PRATIQUE MEDIATION ENVIRONNEMENTALE par Laure SINGLA. -> Consulter le programme.
- Comment formaliser ses médiations par Céline KAPRAL. -> Consulter le programme.
- MEDIATIONS INTER ET INTRA ENTREORISES par Céline KAPRAL. -> Consulter le programme.
- La médiation au service du dialogue social en entreprise par Aurelie MARLOIE et Améline MOREAU. -> Consulter le programme.
- MEDIATION DE LA CONSOMMATION : Son droit et sa conduite par Catherine LELOUCH-KAMMOUN, Danièle AGUANNO-PROMONET et Georges POTRIQUET. -> Consulter le programme.
- L'ART DU DIALOGUE EN MEDIATION par Léonore COUSIN. -> Consulter le programme.
- LA PRATIQUE DE LA COMEDIATION par Léonore COUSIN.
- L'EMOTION EST UN PROCESSUS par Jean-édouard ROBIOU DU PONT.
- ENTRE ANTAGONISME ET COLLABORATION par Linda BÉRUBÉ, depuis le Québec.
- L'IDENTITE DU MEDIATEUR ET LA TROISIEME ECOUTE par Dominique RETOURNE. -> Consulter le programme.
- INITIATION A LA MEDIATION A L'USAGE DES PROFESSIONNELS DE JUSTICE (Magistrats - Greffiers - Avocats -Huissiers - Experts) par Nicole BERNARD, Catherine EMMANUEL, Didier MORFOISSE, Gabrielle PLANÈS et Laure SINGLA.
Référentiel de sélection des médiateurs à l'usage des juridictions administratives
Souhaitant s'assurer des qualités professionnelles des médiateurs désignés par les juridictions administratives, le Conseil d'Etat a réuni un groupe de travail pour réfléchir aux critères de sélection des médiateurs intervenant dans les litiges publics.
L'ANM a été représentée au sein de ce groupe de réflexion par Bertrand Maréchaux et Elsa Costa.
Trois orientations ont été retenues:
- Le médiateur administratif doit avoir reçu une formation à la médiation. Le Conseil d'État dresse une liste non exhaustive des principales formations à la médiation.
- Le médiateur administratif doit avoir une connaissance ou, du moins, être familier des spécificités du contentieux administratif. Cela implique une expérience en matière administrative ou une formation complémentaire de spécialisation.
- Les magistrats prescripteurs de médiations restent maîtres de leurs choix et peuvent aussi bien désigner des personnes physiques que des personnes morales même s'ils sont encouragés à privilégier le médiateur "personne morale".
«La France est-elle une puissance médiatrice ?»
Par Tribune collective
Publié le 11/11/2022 à 11:11
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'ambition affichée par le président de la République de faire de notre pays une «puissance médiatrice» se heurte à la conception très verticale de la diplomatie française, estiment les signataires de ce texte collectif, parmi lesquels le député Frédéric Petit, d'anciens ambassadeurs et diplomates.
En août 2018, le président français Emmanuel Macron évoquait devant les ambassadeurs de France réunis à Paris, son ambition de faire de la France «une puissance médiatrice». En France, les affaires du monde sont traditionnellement une prérogative de l'État et une fonction régalienne, voire un domaine réservé du président. Vus depuis Paris, les conflits se règlent essentiellement par la diplomatie et la coopération internationale. Dans cette conception/tradition, très verticale, il ne reste guère de place pour d'autres formes de médiation impulsées par les acteurs non étatiques de la résolution des conflits. Pourtant, dans un contexte international caractérisé par la multiplicité et la diversité des acteurs, la diplomatie de la paix gagnerait à ne plus être la seule exclusivité des États.
Les ONG de médiation mènent ce travail de facilitation des discussions à l'heure même où les diplomaties étatiques n'ont plus toujours, seules, la capacité de le faire, et que les organisations multilatérales montrent leurs limites.
Les signataires
Il est vrai que les conflits ont profondément évolué depuis ces vingt dernières années : insurrections djihadistes, guerre contre le terrorisme, conflits asymétriques, guerre informationnelle, retour de la guerre de haute intensité en Europe. Rares sont les périodes de l'histoire ayant connu une telle variété et complexité de conflits. Ces nouvelles conflictualités impliquent également de nouveaux acteurs. Il s'agit autant de ceux qui tiennent les armes que celles et ceux qui les subissent : communautés, groupes armés djihadistes, sociétés militaires privées, populations civiles, etc. L'irruption de ces acteurs non étatiques ne change pas seulement le visage de la guerre mais bouleverse la nature même des conflits et contribue surtout à déstabiliser profondément les sociétés.
Ces bouleversements de la guerre et de ses acteurs ont fait également émerger depuis une vingtaine d'années de nouveaux modes de résolution des conflits et de faiseurs de paix : la médiation, portée par des personnalités et des ONG.
La majorité des ONG de résolution des conflits intervient au niveau communautaire, en facilitant des réconciliations locales. Un nombre plus réduit d'ONG intervient à des niveaux plus politiques. Elles facilitent des accords entre groupes armés et gouvernements, entre mouvements d'opposition et pouvoir en place, etc. Les ONG de médiation mènent ce travail de facilitation des discussions à l'heure même où les diplomaties étatiques n'ont plus toujours, seules, la capacité de le faire, et que les organisations multilatérales montrent leurs limites.
Les ONG sont légitimes et utiles, alors même que les Nations unies sont contraintes à un certain immobilisme, prises dans les feux croisés des membres du Conseil de sécurité.
Les signataires
Les ONG de médiation sont toutefois suspectées de mener une diplomatie privée pour le compte d'intérêts politiques ou économiques cachés. Cette suspicion, liée à leur nécessaire indépendance, est particulièrement développée en France où l'intérêt du pays ne saurait être défendu par d'autres que des agents de l'État. Pourtant, les ONG de médiation sont principalement financées par des États qui ont fait de la paix et de la médiation une stratégie internationale et une marque de fabrique de leur diplomatie : Norvège, Suisse, Suède, Union européenne, etc. Ces diplomaties intègrent les actions menées par ces acteurs non étatiques, indépendants, transparents, aux méthodologies efficaces et basée sur une déontologie claire. Récipiendaires de financements publics, ces ONG rendent des comptes et sont astreints à des audits et des évaluations tout en défendant l'indépendance de leur action.
Elles ne font en réalité que mettre en pratique «l'obligation de règlement pacifique» prévue au chapitre 6 de la Charte des Nations unies, à l'instar des ONG des droits humains ou de développement qui se réfèrent aux droits universellement reconnus. Quel être humain devrait être privé de son droit à la paix ? Les ONG sont légitimes et utiles, alors même que les Nations unies sont contraintes à un certain immobilisme, prises dans les feux croisés des membres du Conseil de sécurité. Les diplomates eux-mêmes ne peuvent plus se déplacer librement en raison de l'insécurité. Dans ces circonstances, qui peut encore aller à la rencontre des membres des groupes armés et des acteurs de l'instabilité souvent considérés comme infréquentables ? Qui peut encore convier autour de la table tous les acteurs d'une crise, si ce ne sont les tiers indépendants que sont les médiateurs et les médiatrices des ONG ?
De nombreux États européens ont déjà amorcé cette approche consistant à intégrer les ONG de médiation dans leurs stratégies d'action en faveur de la paix. En France, l'intégration des acteurs non étatiques de résolution des conflits en reste pour l'heure à ses prémices. Ils agissent le plus souvent, à l'instar des organismes humanitaires, comme des prestataires de services aux populations confrontées aux crises.
Il est temps de structurer une capacité française de médiation autour de partenariats dynamiques entre diplomatie, ONG de médiation, élus et acteurs des sociétés civiles.
Les signataires
La loi du 4 août 2021 de programmation relative au développement solidaire et certains acteurs tentent de faire de «l'équipe France» une réalité sur le terrain. Toutefois, la marge de progression demeure immense. Ainsi, la diplomatie parlementaire peut constituer une force qui demeure embryonnaire et trop souvent limitée à des initiatives individuelles. Les parlementaires à l'instar des ONG ou de la coopération décentralisée, pourraient constituer des acteurs importants et influents du soft power français, forts de leur légitimité, expertise, et des liens de confiance noués loin des relations de pouvoir, souvent dans la longue durée.
Il est temps de structurer une capacité française de médiation autour de partenariats dynamiques entre diplomatie, ONG de médiation, élus et acteurs des sociétés civiles. Cela permettrait de constituer des pôles de réflexion, d'outils et d'acteurs qui puissent s'articuler ensemble et se coordonner plutôt que de s'opposer ou de s'ignorer. Ensemble, ils pourraient offrir une autre image de notre pays, lorsque la France est sollicitée ou en capacité d'agir. Plus qu'une puissance médiatrice, elle démontrerait une capacité à écouter, à accompagner et à soutenir l'autonomisation des acteurs et leur volonté de se responsabiliser. La France serait peut-être dès lors moins dans l'affirmation de sa puissance mais serait sans aucun doute mieux acceptée et bienvenue.
Signataires :
Gabrielle Planès, médiatrice, présidente de Promediation et de l'Institut de la médiation dans l'espace francophone (IMEF), Présidente d'Honneur de l'Association nationale des médiateurs (ANM)
Frédéric Petit, député MoDem des Français de l'étranger de la VIIe circonscription
Pierre Béliveau, Médiateur, directeur de l'Institut de la médiation dans l'espace francophone (IMEF).
Hugo Sada, ancien diplomate
Éric Blanchot, directeur général de Promediation
Christian Connan, ancien ambassadeur
Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre des Affaires étrangères de Mauritanie et ancien représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest